jeudi 9 septembre 2010

Mot de la Présidente


C’est avec satisfaction que plus de vingt ans après sa création, malgré les multiples contraintes et embûches rencontrées sur notre chemin, que nous réalisons le long chemin parcouru. 
FDEA a démarré comme une expérience pilote, dont l’objet était de démontrer la capacité des femmes et des populations pauvres à rembourser leurs crédits, malgré leur dénuement souvent extrême, leur manque de formation, l’incertitude autour des affaires  qu’ils mettent en place.  
Je me réjouis de l’œuvre accomplie en un peu plus de vingt ans, car ayant eu comme seules armes, nos convictions, notre volonté, notre souci de contribuer au soulagement de personnes dans le dénuement, souvent sans issues. Notre engagement sans faille pour le développement économique et social de notre pays et de celui de l’Afrique, la certitude que sans l’inclusion des plus pauvres, le rendez vous du développement ne serait qu’illusoire, ont permis de relever les défis et d’atteindre les objectifs fixés. 
Malgré l’absence d’appuis significatifs, la faiblesse des moyens, le manque d’expérience et de technicité du personnel, FDEA a su se frayer un chemin, et se maintenir au sein de la famille des institutions de Microfinance crédibles au Sénégal, en Afrique et dans monde. Elle a ainsi pu apporter son appui à plus de 25000 Familles pauvres, à plus de 200 000 clients à travers 8 régions du Sénégal sur 14. Certains clients ont pu  ainsi grâce à leur persévérance, mettre en place des PME dirigés par leurs enfants et petits enfants, d’autres ont pu acquérir un logement, un lopin de terre pour sécuriser leur famille, permettre à leurs enfants d’être scolariser, d’avoir un métier etc.
Nous n’ignorons pas les difficultés rencontrées par certains bénéficiaires de nos systèmes de crédit et d’épargne, submergés par les innombrables problèmes sociaux, le manque d’emploi qui sévit dans toutes les familles, rendant chaque personne active responsable de plusieurs autres. L’absence de système d’assurance approprié, conduit souvent à retirer l’épargne accumulée pendant plusieurs années de dur labeur pour se soigner ou soigner un membre de sa famille. 
Nous sommes reconnaissants à ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes dont une grande majorité œuvre à nos côtés depuis plus de vingt années déjà, nous permettant d’atteindre nos objectifs et de faire de notre vison une réalité.
Nous devons aussi un grand merci à nos partenaires et amis, qui de prés ou de loin nous ont encouragé, et soutenu et fait de ce projet le leur. Nous voulons particulièrement saluer ici le Groupe USA for Africa, Groupe Développement en France, Oxfam Novib, UNIFEM, et à tous ceux qui ont contribué à collecter des fonds pour l’Afrique, et qui ont été les premiers à croire en FDEA, et lui ont permis de recevoir ses premiers appuis extérieurs, après de nombreuses années de plaidoyer, de sensibilisation pour convaincre et démontrer que le micro crédit en Afrique était un outil, et une porte de sortie de la pauvreté.  
Des journées portes ouvertes organisées annuellement, aux voyages d’échange, sont nées des centaines de micro et petites entreprises qui ont permis de créer des milliers d’emplois, de sécuriser de nombreuses familles, de donner la parole à des milliers de femmes au sein de leurs familles et de leurs communautés.
Aujourd’hui des petits villages les plus reculés, et isolés aux zones urbaines et péri urbaines, nous recevons régulièrement des messages de satisfaction, encouragements suprêmes à persévérer, et à faire encore plus, malgré les multiples difficultés qui entravent quotidiennement notre chemin.
Ces appréciations des bénéficiaires, des composantes de notre société de divers bords, et d’ailleurs dans le monde, sont sources de motivation pour notre équipe, nos femmes leaders, piliers de la maison FDEA.
Les populations qui bénéficient de nos programmes semblent stimuler par la méthodologie employée dans la mise en place de nos programmes, en particulier leur accompagnement permanent.
FDEA n’aurait pu exister par le seul travail de son fondateur, ou celui de ses administrateurs, mais parce que des hommes et des femmes se sont appropriés le concept, la méthode et les résultats qui tous, ont en un moment donné contribué à l’amélioration de leur condition de vie et celle de leur famille. Ce travail est un travail collectif, de toute une équipe, de conseillers techniques, de partenaires  au développement.
En ce qui nous concerne, nous avons toujours voulu instaurer un esprit de solidarité, cultiver un engagement sans faille autour d’une cause, faciliter la mise sur pied et la préservation d’un environnement  propice à la mise en place de projets et programmes qui reflètent notre engagement.
Il est aussi certain que FDEA essaie de maintenir une viabilité durement gagnée malgré un environnement économique et financier difficile, une concurrence ardue et de nombreuses malversations. Nous avons aussi appris que si la qualité du service est satisfaisante, même les plus pauvres n’hésitent pas à payer les services offerts.
Malgré  les résultats appréciables atteints ces dernières années, ceux de 2009 interpellent les autorités de l’organisation ; quant à la nécessité de développer de nouvelles stratégies face aux exigences du métier, aux défis multiples, à réfléchir sur de nouvelles méthodes d’intervention, de gestion pour renforcer les efforts entrepris depuis de nombreuses années, moderniser le système d’intervention, pour atteindre notre but, celui de renforcer la position de  FDEA au sein des institutions de Microfinance du Sénégal, en Afrique et dans le monde.

Soukeyna Ndiaye Ba          

                                                                                                          Fondatrice, Présidente du Conseil d’Administration